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Vientiane la douce

Nous craignons d’être malade dans le bus qui suit les courbes sinueuses de la route qui quitte Ban Nahin pour se rendre à Vientiane ; mais c’est surtout le jeune homme à côté de nous qui souffre et nous arrivons indemnes dans la capitale, quoiqu’un peu nostalgiques de quitter le calme de la campagne. Par hasard, on tombe sur un joli hôtel au mobilier en bois foncé avec un merveilleux petit balcon et parfaitement bien placé. De notre promontoire, on étudie la vie vientianaise. On y dénombre plusieurs classes de populations ; les plus pauvres y côtoient les plus riches et le paysage est très disparate. Un barbecue laotien enfume une boulangerie snob à la française et depuis notre buffet-déjeuner, on voit un jeune homme vêtu de haillons qui se brosse les dents en utilisant le tuyaux d’arrosage d’un hôtel. Même si ça ne changera pas grand chose, on lui glisse un petit billet en partant.


L’atmosphère de Vientiane est paisible. C’est le seul endroit où on s’est retrouvé coincé dans les embouteillages avec nos vélos car il n’y a pas que des scooters mais aussi de gros 4X4 qui prennent toute la place. Malgré ce désagrément, c’est un réel plaisir de se balader le long du Mékong que l’on ne voit pas. Hé oui, nous sommes en saison sèche. On ne se souvient même plus de la dernière fois qu’il a plu. Si bien que du Mékong, on ne voit qu’une tâche bleue au fond d’un champ de roseaux. Le soir, le soleil gros, rond et rouge se couche sur cette verdure et inonde le ciel d’une lueur rosée. C’est à ce moment-là que l’effervescence de la ville se dévoile. Une à une les centaines d’échoppes de la promenade piétonne lèvent leur store. Les châteaux gonflables s’élèvent dans l’air, la musique retentit, les spectacles ambulants commencent. La foule est dense et on peine à se frayer un passage ; une centaine de femmes suivent un cours de Zumba en plein air. Noémie veut rester danser. Néanmoins, on ne se couche pas trop tard, les moustiques nous rappellent à l’ordre et le lendemain, on ira visiter l’un des nombreux « Wat » (pagode) de la capitale avant d’atterrir dans un café et de réfléchir sur notre existence. Noémie nous ramène les pieds sur terre en nous informant: « Bouddha n’aime pas les chaussures ». Avant de rentrer dans un temple, l’usage est de se déchausser : la déduction est donc évidente !


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