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Mines anti-personnel

Nous décidons finalement de prolonger notre visa depuis Siem Reap afin d’obtenir un mois supplémentaire au Cambodge. Le but étant de pouvoir rallier la frontière laotienne sans contrainte temporelle. Dans l’attente du sésame qui est censé nous parvenir dans les 7 à 10 jours ouvrables, nous réalisons que cette ville réserve bien d’autres curiosités en plus des temples.


L’avantage de voyager à vélo c’est… d’avoir des vélos ! Délestés de leurs sacoches, ceux-ci sont des moyens de transport très pratiques qui nous permettent d’éviter d’être dépendants des tuk-tuk, promène-couillons à touristes par excellence. Des expatriés nous ont même demandé si nous étions des résidents puisque nous avons notre propres vélos. C’est presque le cas, car une routine s’installe : Manon suit des cours de yoga, Noémie connaît bientôt toutes les aires de jeux et Dominique participe à un workshop au Festival de la photo d’Angkor. Nous suivons également un cours de cuisine et un de khmer (la langue parlée au Cambodge). Nous nous essayons même à la sculpture dans un atelier ayant pour objectif de mettre en valeur l’artisanat local. Une visite qui nous a marquée est celle du centre d’entraînement de rats démineurs.


Il faut savoir que les quatre pays les plus sévèrement touchés par ce fléau sont l’Angola, l’Afghanistan, la Bosnie-Herzégovine et le Cambodge. La guerre du Vietnam, le régime de Pol Pot et des décennies de guerres civiles ont eu comme conséquence la présence de 6 millions de mines sur le territoire du Cambodge. Une mine coûte entre 3$ et 75$ à la fabrication et à la mise en place, alors qu’elle revient entre 300$ et 1000$ pour être neutralisée selon les méthodes conventionnelles. Celles-ci consistent à employer un détecteur de métaux ou un robot de déminage. Le problème est que ces moyens sont onéreux et chronophages : un démineur avec un détecteur peut prendre jusqu’à quatre jours pour sécuriser une zone de la surface d’un terrain de tennis. C’est là que les rats démineurs entrent en scène. Pour cette même surface, il ne faut que 30 minutes à ce rongeur pour détecter les engins explosifs. Son odorat développé lui permet de sentir le TNT dans un rayon d’un mètre. Les démineurs se disposent de part et d’autre de la zone à sécuriser et tiennent chacun le rat avec une laisse. Ainsi attaché, il quadrille le secteur sur des bandes de 50 cm de large. Lorsqu’il se met à gratter le sol, la présence d’une mine est fort probable. A chaque découverte, le mammifère reçoit une récompense alimentaire; la banane est son aliment favori. 29 rats dressés sont utilisés pour tout le Cambodge, chacun valant près de 6000$. C’est la raison pour laquelle les démineurs sont prêts à intervenir si un serpent ou un volatile s’attaquerait à leur protégé en pleine opération de déminage.


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