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Ban Krut VS Bangkok

En rentrant par le rail jusqu’à la capitale, nous faisons escale à Ban Krut. Ce n’est pas encore la banqueroute et nous avons envie de profiter au maximum du calme avant de rentrer dans la fournaise de Bangkok. C’est une petite ville de bord de mer avec une plage incroyable: sable fin, légères vagues et très peu de touristes. Il y a pourtant nombre de « resorts » mais c’est comme s’ils avaient vu trop grand… Ça rappelle un peu l’île de Phu Quoc au Vietnam. On rencontre des pêcheurs thaïlandais qui se promènent à 1 mètre de profond avec un filet. Ban Krut c’est aussi son temple perché sur la colline et des routes ombragées par de grands cocotiers. D’ailleurs, on a souvent peur qu’elles nous tombent sur la tête. Les indigènes nous rappellent régulièrement d’y faire attention, même si ça paraît compliqué d’anticiper la chute d’une noix de coco... On se repose, on ne prend même plus le temps de faire des photos. Ça sent la fin du voyage et on savoure l’instant présent.


On rencontre des amis suisses qui nous font voir leur Ban Krut et nous emmènent dans un temple secret. Il se situe dans une grotte remplie de statues de Bouddha.


Les élections font rage en Thaïlande. Depuis notre arrivée, nous ne cessons de croiser des pick-up bardés d’affiches électorales et diffusant des discours ou de la musique. Ce pays n’est pas encore prêt à la démocratie et c’est le parti pro-armée qui est à nouveau élu. Le matin de notre départ l’hymne national résonne dans la gare et tous les habitants interrompent leur activité pour se tenir au garde à vous, quitte à s’immobiliser au milieu des voies de chemin de fer. Nous on prend le train jusqu’à ce lieu de passage obligé : Bangkok.


Après une journée de voyage, nous voilà arrivés dans cette métropole de 20 millions d’habitants. Depuis la gare nous roulons 700 mètres jusqu’au premier hôtel que nous trouvons et c’est déjà une sacrée expédition : voitures, bus, scooters, tuk-tuk, routes à plusieurs pistes, carrefours bouchés… L’espérance de vie d’un cycliste baisse drastiquement dans ce milieu dopé aux hydrocarbures. Mais dans cette ville, il faut bien ce le dire, aucun mode de transport n’est optimal. On essaie même le bateau: il y a des vagues énormes sur la Chao Phraya (dû à la proximité à la mer) et les conducteurs circulent comme des tarés. Lorsqu’ils arrivent à l’embarcadère, la vedette tape violemment le ponton, heureusement qu’il y a des gros pneus qui amortissent l’impact. Ça permet néanmoins d’éviter les embouteillages qui encrassent le ciel toujours gris. En janvier 2019, les pics de pollution étaient si élevés que deux avions de l’armée de l’air thaïlandaise ont aspergé les nuages de produits chimiques pour provoquer des précipitations. Les pompiers étaient également mobilisés pour asperger d’eau certains quartiers. Il est légitime de se demander s’il ne serait pas plus judicieux de s’attaquer aux causes de la pollution plutôt que de se focaliser sur les conséquences à coup de solutions temporaires. Les mesures « impopulaires », telles que l’interdiction du trafic à certaines heures ou la circulation alternée proposées par certains ne sont pas à l’ordre du jour. Bangkok n’est pas encore prête à sortir du top 10 des villes les plus polluées au monde.


On pourrait croire que Bangkok est une ville inintéressante et pourtant nous vivons de jolis moments. Nous contemplons les élèves d’une école d’art en train de dessiner une stupa. A défaut de visiter le palais du roi, la queue étant canalisée sur plusieurs kilomètres entre des rambardes de sécurité, nous nous baladons dans deux centres commerciaux hors du commun : jardins suspendus, décorations incroyables (lanternes chinoises, néons colorés), expositions de photos, marché de rue reconstitué, barques et étendues d’eau, vue sur la ville, etc. Bangkok est une ville terriblement contrastée. Les plus pauvres y côtoient les plus riches. Dans les rues bordant notre hôtel, on se faufile dans des ruelles à l’odeur nauséabonde. On évite les flaques douteuses et sur les trottoirs on manque de bousculer les marchands et cuisiniers de rues. On admire le peu d’espace à disposition pour faire la cuisine, ça relève de la prouesse. Mais on ne goûtera pas car nous sommes culturellement beaucoup trop éloigné. Par exemple, nous passons souvent devant un restaurant de rue bondé et à chaque fois, l’odeur nous donne la nausée et la vision des poissons couverts de mouches nous écoeure. Sans doute que si nous étions nés ici, cette odeur nous serait alléchante. Nous sommes différents et c’est ce qui rend le monde aussi intéressant et riche.


L’heure du retour a sonné mais ce voyage restera à jamais en nous. Nous incitons chacun d’entre vous à tenter l’expérience de sortir de sa zone de confort quel que soit le domaine de la vie. On ne sait pas de quoi demain sera fait et il y a tant de choses à découvrir !


Attente à la gare.
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