Après avoir visité Saïgon, comme l’appellent encore les anciens qui n’ont pas digéré la victoire du nord Vietnam, nous enfourchons nos vélos à l’assaut du Delta du Mékong. Cependant, sortir de la métropole n’est pas une mince affaire car nous commençons par tourner en rond dans des ruelles étroites. Notre gps nous indique un chemin mais ce n’est pas évident d’y être attentif tout en prenant garde à la meute vrombissante de scooters qui nous entoure. D’ailleurs, Dom manque de chuter lorsque le cale-pied de l’un d’eux se prend dans une de ses sacoches. Nous suivons d’abord une route qui s’apparente à une nationale. Ce tronçon est particulièrement pénible : trafic important, bruit, klaxons et poussière. Nous utilisons nos masques pour faire face aux particules en suspension provoquées par le passage des camions, mais se couvrir les voies respiratoires quand il fait 32 degrés n’est pas agréable. Heureusement, une quarantaine de kilomètres plus loin, l’effervescence citadine s’estompe pour laisser place au delta.
Notre convoi suscite la curiosité des autochtones. Les motorisés nous klaxonnent, ce qui est par ailleurs pénible à la longue (surtout quand Noémie dort), et les piétons nous lancent des « Hello » (prononcez « R-hello »). Nous émettons trois hypothèses quant à cet engouement provoqué par notre passage. D’abord, nous sommes des occidentaux, espèce très rare dans la région. Ensuite, notre matériel contraste avec leurs vieux vélos mono-plateau. Enfin et surtout, les Vietnamiens adorent les enfants. Nous avons un peu l’impression d’être des animaux de foire, surtout lorsqu’ils essaient discrètement de nous photographier.
Parlons gastronomie. La réputation de la nourriture vietnamienne n’est plus à faire. Son célèbre Phở, une soupe de nouille au bœuf, est excellente. Elle est consommée à toute heure, notamment au petit déjeuner. A CHF 1.50 le bol, on ne s’en lasse pas, pour l’instant du moins. Un restaurant proposait également du cobra mijoté à la citronnelle, mais nous n’avons pas vraiment été tenté.